« Life begins at the end of your comfort zone. » La vie commence où se termine ta zone de confort. Cette citation me parle. Beaucoup. Et ce qui est embêtant avec les ultras, c’est que les longues distances deviennent de plus en plus confortables, dans mon cas du moins.
Pour continuer de profiter pleinement de cette vie qui me fait tant triper, il n’y a donc pas 56 solutions. Certains préfèrent accélérer la cadence sur une distance donnée pour monter au classement. Dans mon cas, j’aime mieux augmenter la distance, quitte à réduire un peu la cadence. Question de prolonger le plaisir. Longtemps. Très longtemps.
En moins d’un an, j’ai déjà trois courses de 100K derrière la cravate: ma « Trotte légendaire » en septembre dernier, le Fuego y Agua au Nicaragua en mars et le QMT à la fin juin.
100K. Une distance que je ne voudrais jamais courir sur la route. Mais qui ne me fait plus peur en trail. C’en est presque rendu confortable. Un confort bien relatif, on s’entend. Rien de bien douillet ici. Mais bon, disons que je sais maintenant à quoi m’attendre. Au point de ne plus trop ressentir de papillons à la ligne de départ.
Dans exactement trois semaines, je prendrai le départ du 125K d’Harricana. Et là non plus, je n’angoisse pas. Je devrais peut-être, remarquez bien. En m’inscrivant à cette course, qui constituera ma plus longue distance à ce jour, je croyais pouvoir satisfaire mon besoin de dépassement pour cette année. Mais non. Je ne pouvais pas concevoir que je finirais mon année sur cette note. Ça m’en prenait plus. Encore…
Je me suis donc inscrit… au 160K du Bromont Ultra. Mon premier 100 milles. Quatre semaines seulement après Harricana. Ouin… L’an dernier, j’y étais comme pacer sur les 35 derniers kilomètres. Cette fois, c’est moi qui en aurai besoin d’un.
Certains me traitent de malade. D’autres me disent qu’ils ont pleinement confiance en moi et sont persuadés que j’y arriverai.
J’ai aussi confiance… tout en ayant la chienne. Et c’est exactement ce que je voulais.
Depuis le Nicaragua, je n’ai jamais réussi à atteindre ce point où continuer semble impossible. Je n’ai jamais retouché le fond pour ensuite rebondir sans trop comprendre où le corps et l’esprit puisent cette force insoupçonnée.
Ne pas pouvoir continuer. Commencer à halluciner. Vouloir dormir n’importe où. Fermer les yeux. Parce que c’est ça ou l’abandon.
Se relever quelques minutes plus tard. Top shape. Avec des batteries rechargées. Repartir. Gonflé à bloc. Comme si on avait dormi pendant 12 heures.
Sortir de sa zone de confort. Vivre.
18 août 2018 at 22 h 04 min
J’aime bien tes réflexions David !
Au fait quand on est pacer, il faut payer pour la course ?!
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21 août 2018 at 21 h 54 min
Il me semble que ça dépend des courses. Au QMT, ça coûtait 10 $ pour le pacer, je crois. Au BU, sauf erreur, c’était gratuit l’an dernier.
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23 août 2018 at 22 h 06 min
Eh bien, j’ai fini par passer une bonne partie de la soirée à lire tous tes posts. J’adore ta façon de décrire tes courses, très personnelle et immersive. J’ai déménagé à Orford en 2015 et suis immédiatement tombé en amour fou avec la course en trail – la montagne est à ma porte! Je vois qu’on s’est croisés dans quelques Xtrails en 2015/2016, dans le QMT cette année (fait le 25k) et on va se croiser à Harricana (65k) le 8 septembre. Je ne suis pas encore rendu à ta distance, mais j’ai le même parcours (moins un an mettons) et les mêmes visées de longue distance dans le plaisir et la simplicité. Et je compte bien m’inscrire au club de trail Le Coureur l’an prochain pour partager ma passion avec d’autres « fous de la trail »! Au plaisir de se croiser et continue ton blogue.
Nicolas
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26 août 2018 at 18 h 00 min
Wow, je suis vraiment content de lire ça! C’est très gentil de ta part! 🙂
Quelle chance pour toi de vivre à Orford! Tu as tellement un beau terrain de jeu dans ta cour arrière! Un jour, peut-être…
Si jamais tu me croises à Harricana, n’hésite pas à venir jaser!
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