Non. J’ai beau virer ça de tous bords tous côtés, j’en arrive toujours à la même conclusion: je ne suis pas un athlète. Je suis incapable de me définir ainsi.

Ça fait longtemps que ça me chicote. Dans la section « À propos » de la page Facebook de mon blogue, je dois indiquer une catégorie. Je ne peux me résoudre à m’afficher comme « athlète ». Alors je laisse « blogueur », en attendant que le choix « coureur » me soit offert..

Parce que c’est ce que je suis. Un coureur.

Un coureur qui court longtemps. Un coureur qui a une tête de cochon, une grande gueule et des plans de marde à profusion. Un coureur d’ultras « middle of the pack », avec de plus en plus d’expérience. Mes jambes ont du millage. Je prends plaisir à les faire souffrir et à repousser mes limites.

Mais de là à me considérer comme un athlète et à m’autoproclamer ainsi, il y a un pas que je ne franchirai pas.

Pour moi, un athlète, c’est quelqu’un qui excelle dans son sport. Quelqu’un qui peut aspirer à des podiums ou à faire un top 10 lors d’un événement majeur, disons.

Des athlètes, j’en connais plusieurs. Certains sont de bons amis. Tous sont inspirants. Ils me poussent vers le haut. Par leur exemple, ils m’incitent à m’améliorer, encore et encore.

Tous sont meilleurs que moi, finalement. Que ce soit parce qu’ils sont plus rapides. Ou parce qu’ils ont participé à des courses plus longues ou plus spectaculaires que ce que j’ai accompli jusqu’à maintenant.

Certains ont tenté de me convaincre en me disant qu’il y a plusieurs catégories d’athlètes: des athlètes olympiques, des athlètes professionnels, des athlètes récréatifs… Soit. Mais le mot athlète sous-entend tellement l’excellence dans mon esprit qu’il cache tous les adjectifs que l’on peut lui accoler.

Est-ce que je me considérerai un jour comme un athlète? Si oui, qu’est-ce que ça prendra pour que ça arrive?

À bien y penser, c’est un peu comme être un monsieur ou une madame. À quel moment le devient-on? Quand j’avais l’âge de mes filles, un monsieur, ça avait pas mal l’âge que j’ai présentement… Suis-je un monsieur pour autant? À mes yeux, je suis très loin d’en être un! Et je ne le serai pas plus dans 10 ou 20 ans, dans ma tête du moins!

Tout est relatif, finalement. Question de perception.

Donc je suis peut-être un athlète aux yeux de certains. Ou un monsieur!